Comprendre le sort de l’épargne en cas de décès
Le décès d’un conjoint est un événement difficile, auquel s’ajoutent souvent des questions administratives et financières complexes. Parmi celles-ci, le sort de l’épargne du couple suscite de nombreuses interrogations. Qui hérite des comptes épargne ? Quels sont les droits du conjoint survivant ? Cet article vous aide à comprendre les règles et les dispositifs prévus.
L’épargne selon le régime matrimonial
Le sort des comptes épargne dépend en grande partie du régime matrimonial choisi par le couple.
Régime de la communauté légale
- Si vous êtes marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts (le régime par défaut en France), l’épargne constituée pendant le mariage est considérée comme un bien commun, sauf preuve contraire.
- Au décès du conjoint, la moitié de cette épargne revient directement au survivant, tandis que l’autre moitié entre dans la succession.
Régime de la séparation de biens
- Dans ce cas, chaque conjoint conserve la propriété de ses biens personnels, y compris l’épargne.
- Au décès, seule l’épargne du conjoint défunt est transmise selon les règles de succession.
Autres régimes matrimoniaux
Des régimes spécifiques, comme la communauté universelle, peuvent prévoir des dispositions particulières pour l’épargne, souvent avec une clause d’attribution intégrale au survivant.
Les différents types d’épargne et leur traitement
Comptes à vue et livrets d’épargne
- Livret A, LDDS, LEP : Ces comptes sont inclus dans la succession et partagés entre les héritiers selon les dispositions du testament ou, à défaut, les règles de la succession légale.
- Comptes joints : Le solde est considéré comme appartenant pour moitié à chaque conjoint, sauf disposition contraire.
Assurance-vie
L’assurance-vie est un placement à part, souvent hors succession. Les capitaux détenus sur ce contrat sont transmis directement aux bénéficiaires désignés (souvent le conjoint ou les enfants), avec une fiscalité avantageuse.
- Clause bénéficiaire : Si le conjoint survivant est nommé bénéficiaire, il recevra les fonds sans passer par la succession.
- Absence de bénéficiaire : Les sommes intègrent alors la succession.
Plan d’épargne en actions (PEA)
Le PEA est automatiquement clos au décès du titulaire. Les fonds disponibles sont intégrés à la succession et partagés entre les héritiers.
Comptes d’épargne retraite (PER)
Les PER prévoient souvent des dispositions particulières pour le décès. Selon les modalités du contrat, les sommes peuvent être transmises :
- Au conjoint survivant ou aux bénéficiaires désignés.
- Avec une fiscalité avantageuse si le décès survient avant 70 ans.
Fiscalité de la transmission de l’épargne
Droits de succession
En général, l’épargne est soumise aux droits de succession, sauf exceptions (assurance-vie, PER avec clause bénéficiaire). Le montant des droits dépend :
- Du lien de parenté entre le défunt et l’héritier.
- Des abattements prévus par la loi.
Cas particuliers de l’assurance-vie
Les sommes versées avant 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire. Au-delà, un taux de taxation de 20 à 31,25 % s’applique. Pour les versements effectués après 70 ans, seuls les montants dépassant 30 500 € sont imposables, mais selon les règles de succession classique.
Comment préparer la transmission de votre épargne ?
Rédigez un testament
Un testament permet de déterminer précisément la répartition de vos biens, y compris votre épargne. Pensez à consulter un notaire pour garantir sa validité.
Optimisez la clause bénéficiaire de vos contrats
Pour les assurances-vie et PER, la clause bénéficiaire joue un rôle crucial. Assurez-vous qu’elle est claire et à jour pour éviter tout conflit ou ambiguïté.
Envisagez une donation
La donation permet de transmettre une partie de votre épargne de votre vivant, avec des avantages fiscaux. Elle peut être effectuée en numéraire ou sous forme de titres financiers.
Conclusion : anticiper pour protéger vos proches
Le sort de l’épargne en cas de décès du conjoint dépend de nombreux facteurs, notamment du régime matrimonial, du type de placement et des dispositions prises en amont. Pour protéger vos proches et éviter toute complexité, il est essentiel d’anticiper : mise à jour des clauses bénéficiaires, rédaction de testament et choix judicieux des placements. N’hésitez pas à prendre contact avec moi et/ou avec un notaire pour vous accompagner dans ces démarches.